Une légère brise nous sauve de l’insolation sous canicule. Et le lot de novillos, de belle présentation (« des toros de Nîmes » entend-on sur les gradins !) et d’un grand intérêt (le tercio de pique sur le troisième par Tito Sandoval fut un chef d’oeuvre de toreria et celui sur le quatrième d’une belle intensité avec quatre rencontres allant a mas, de plus en plus spectaculaires) nous donna à voir un très beau torero, le jeune portugais Diego Peseiro, manifestement prêt à sauter le pas des corridas formelles. Petit bonhomme mais à la belle planta torera : tenue, engagement, très grande technique, les idées claires et la manière. Ses deux tercios de banderilles furent grandioses, se terminant par un quiebro sur le premier et un violin sur son second, les omoplates à deux doigts des cornes, qui tirent des cris d’admiration au public, ici, généralement assez chiche en compliments » Que valor ! » « Valiente ! » « Animo! » On se régale ! Son second combat face à un toro dangereux et brutal fut une leçon de bravoure de l’homme, tant à droite qu’à gauche où la corne était pourtant très menaçante, les passes chargées d’émotion, de danger, l’homme dans le sitio, qui paraît d’une sérénité de fer. La bagage technique impressionne. Ce Diego est prêt (une oreille et une oreille ; vuelta un peu généreuse au novillo mais qui nous a régalés à la pique et que la faena de Diego a encore grandi). Rojo, malade, a combattu son premier sous 40 degrés de fièvre et n’a pu terminer sa corrida. Le Colombien Leandro, en échec.