Beaucaire, 30 juillet 2011- Curro Diaz, Morenito de Aranda, Roman Perez/Garcigrande et Domingo Hernandez
La plus belle arène du Midi, hormis les romaines. Entourée de platanes dont se joue le soleil, l’ombre désunie des feuillages sur le sable, des corbeilles de fleurs rouges suspendues tout autour des vomitoires de béton brut, et partout alentour le chant des cigales. Hélas, un fort Mistral a chassé le public et celui qui est là a la mine renfrognée des mauvais jours. Pauvres toreros qui font le paseo dans un silence sépulcral, à peine applaudis. Mais le pire était pour la suite.
Voilà des toreros qui ont parcouru des centaines de kilomètres -sauf Roman, le local de l’étape- pour venir affronter dans des arènes remplies au tiers des toros d’un beau volume (515kgs en moyenne), aux armures certes guère jolies mais conséquentes pour une plaza de cette catégorie, par un jour de grand vent soufflant en bourrasques ; des toreros dont on sait le cartel et le moral fragiles, qui ont chacun besoin d’un succès, où chaque oreille coupée compte pour la suite. Et que nos Beaucairois, ceux des bords du Rhône et ceux des quais de Seine, ces derniers polo blanc et mocassin, accueillent aussi aimablement qu’un jury de l’ENA le ferait d’un cancre : on soupire, on lève les yeux au ciel, on fait des mines, on se chuchote des secrets à l’oreille, on n’applaudit pas, surtout pas, et crier « olé » est à n’y pas songer. Quelquefois, on se lève pour bailler avec ostentation ; se décrocher la mâchoire doit être un signe local d’autorité. L’esprit de sérieux souffle, pas toujours élégant on le voit, et plus fort que le Mistral s’il vous plait. Car aux « Arènes du Pré », on se prend, contre toute raison, pour un tendido 7 de Las Ventas ! Peuchère, c’est à vous gâcher la fête.
Curro Diaz après une première faena marginale à son premier toro, distraido, qui humiliait peu et à la charge brutale, servira un toreo exquis sur son beau colorado, qui sort vif et noble, qu’il embarque dès la première série, d’un toque léger, le bras près du corps, la hanche légèrement relâchée au passage, la muleta planchada, le geste lent et suave, tout ceci beau à couper le souffle et recommencé quatre fois, dans des séries pleines de desmayo ( ah, ces pechos à hauteur de ceinture), d’où le torero sort souriant de plaisir, puis à la suivante, plus profonde, comme un pantin mécanique, foudroyé par ce qu’il vient de se surprendre à faire. Une série de naturelles d’une eau limpide, puis une circulaire inversée où la main commande un toro devenu récalcitrant, le mando tirant infiniment une passe en rond où le toro se réserve avant de se rendre devant tant de sûre insistance. Oui, tout ceci est plein du charme singulier de ce torero, mais nous sommes à Beaucaire, claro ! alors il aura suffi d’un tiers d’épée qui cependant s’enfonce seule jusqu’à la garde aux mouvements de la bête et de deux descabellos pour que le public se garde de tout enthousiasme, et applaudisse à peine poliment. Hombre, que pena ! Le torero et son père ont l’air de ne pas très bien comprendre… Moi non plus.
Morenito de Aranda est jeune, brun, cambré et se tient dans l’arène avec solennité, amidoné par ses peurs. C’est un torero que j’ai vu triompher à Madrid le 2 octobre passé, pleurant en toréant tant il toréait bien et auquel Las Ventas a offert une oreille en dépit d’un bajonazo d’anthologie, une épée si laide qu’il en sanglotait de chagrin, tous ses compagnons de cartel l’entourant pour l’en consoler. Une oreille donc à Las Ventas après un bajonazo mais nous sommes ici aux arènes du Pré, et c’est une autre histoire. Morenito sert à son premier, qui a poussé en soulevant le cheval, quatre véroniques, épaule enroulée, et une jolie demie. Belle série d’entame à la muleta, par doblones allurés, et une passe par le bas vipérine, suivie d’une courte série où il lie sans bouger le derechazo au pecho avec une belle toreria, avant une série plus profonde, citée de 10 mètres, la muleta basse. Hélas, le grand vent gêne la suite, et quelquefois la passe est sur le passage, même si la main est toujours basse. Des naturelles ventueuses et une épée dans le mou et c’est silencio pour ce trasteo intéressant. Son adversaire suivant sera plus imposant, vif et puissant mais se révélera moins net à la muleta et cessera d’humilier assez rapidement. Une trinchera d’entame très pinturera, une passe basse de la même eau et ce vent qui condamne le torero. Picotazo, puis épée caida, et nul témoignage d’affection ou de sympathie pour le torero qui est venu de si loin toréer dans le Mistral.
Roman Perez crie certes beaucoup en toréant de cape mais s’est joliment accompli avec son premier de grande noblesse, un peu faible, auquel il a servi une faena templée, la main basse, surtout dans la première moitié, davantage sur le voyage ensuite, avant de dessiner deux circulaires inversées en tirant beaucoup un adversaire devenu récalcitrant. Belle épée ; le toro lutte longtemps contre la mort ; une oreille justifiée, à peine fêtée. Son dernier sera une véritable charrette dissimulée sous une peau de toro et dotée de cornes, complètement dépourvue de classe mais qui a guerroyé pour échapper aux piqueros, de sorte que tous ici ont cru que cette chose qui n’avait rien d’un toro était un manso con caste. Le tercio de banderilles face à tant de puissance abâtardie et désordonnée a cependant intéressé, Morenito d’Arles à la brega ayant manié la cape avec une sureté et une intelligence dignes de tous les éloges. Quel torero ce peon ! Que restait-il à faire face à cette chose sans nom et par si grand vent? Ce qu’a fait Roman Perez, très jeune torero, qui est resté devant pour toréer la tête puisque le reste ne passait pas, avant de conclure d’une belle épée qui lui valut une seconde oreille. Une belle envie, une grande application, une parfaite exécution à l’épée, et les recours de qui n’a guère de corridas à son actif. Pas mal non ? Vous rêvez ! Le public de Beaucaire, son public puisqu’il est ici sur ses terres ou à peu près, a sifflé le trophée accordé comme si l’on devait attendre de ce torero de 20 ans un trasteo à la Ruiz Miguel, Manili ou Tomas Campuzano.
Les maestros ont quitté l’arène du Pré, les deux premiers, qui avaient été si dignes, en silence ou à peu près, et Roman Perez, juché sur les épaules de ses potes, sifflé par des imbéciles qui sont parvenus à lui gâcher son « triomphe ». Que desgracia !
Les Saintes-Maries-de-la-Mer, 6 août 2011- Javier Condé, Sébastien Castella/ Zalduendo
Un ciel gris de mer sans soleil et un grand vent « d’en bas », chaud et menaçant, qui vous font une atmosphère épaisse, à la luminosité équivoque, comme au travers d’un verre poli, le tout tirant sur le jaune. A un pas, le remuement des vagues. Plus loin, la pierre blonde des fortifications de l’église des gitans dans un flou qui en estompe les lignes, comme un mirage doux. L’arène est pleine d’un public attentif, attentionné et curieux de ce mano a mano en musique flamenca. Diego Carrasco et les siens sont installés en tribune, et déjà le charme opère : un grincement mélancolique de cordes, des murmures de voix, sous ce ciel si bas tout soulève l’âme. Le chant flamenco durant le paseo nous fait basculer en silence d’un registre à un autre, sans qu’il soit bien certain qu’aucun des deux y gagne ni que les deux ensemble s’accomplissent. Qu’importe : les toreros entrent en scène puis les toros en piste. Des Zalduendos anovillados, assez joliment faits mais aux cornes commodes, qui ne prendront chacun qu’un petit picotazo, sauf le dernier, seul toro à deux piques.
Castella apprivoisera le vent et la faiblesse de son premier adversaire, pour donner sa mesure à son deuxième, depuis des véroniques en parones, très serrées, comme des delantales, puis des chicuelinas pour le quite dont la première est citée à 30 mètres, la série s’achevant par une larga qui tire un hurlement de guitare. A la muleta, ce sont 5 ou 6 statuaires puis une passe basse où le tissu se dérobe. Un savoureux changement de main par devant qu’une naturelle interminable prolonge, continuée d’un chant flamenco. Une naturelle de face, puis d’autres qui suivent, comme des variations apaisées, une autre série de la gauche sur une musique presque triste, pleine de nostalgie, accordée au temple et à la main basse devant ce toro de petite noblesse, une douceur de fin de race. La porfia finale, le torero s’imposant dans les cornes, hypnotise le toro qui se laisse apprivoiser en un tres en uno puis en une circulaire inversée. Le public est debout, Diego Carrasco aussi et les guitares désormais à la verticale, déchaînées. Deux pechos enchaînés, souverains et définitifs, soulèvent ici ou là d’inévitables « indulto » mais la présidence de Gérald ne s’en laisse pas conter et Sébastien prend l’épée, puis le descabello, mais hélas pas qu’une fois. L’ovation sera à la mesure de ce que nous avons vu et que la musique a accompagné avec tant de sensibilités contrastées. Nous sommes tous déçus, bien sûr, de ces deux oreilles qui s’envolent, mais reconnaissants à Sébastien qui s’est si joliment accordé à son toro qu’il n’est pas parvenu à en finir. Vuelta fêtée au toro faible mais de classe, et saludos au torero qui se refuse au tour de piste. Le dernier sera brocho mais avisé, cherchant l’homme à chaque passe, avec la complicité du vent qui soulève la muleta. Castella fait face, serein, cherche des solutions, torée et au fond améliore sa bête. Il était étrange cependant d’entendre notre cantaor chanter « A las cinco de la tarde» durant ce combat, le bruit des vagues au loin, éternité de ces instants d’attente, désunis, et tristes comme le ciel.
Javier Condé, des toros, du vent et du flamenco, pour sûr le spectacle allait être complet, puisque l’imprévisible est le registre de ce torero. Une copla flamenca quand le premier banderillero prend les bâtons, et une autre, chuchotée comme une prière, après l’épée, pour que le toro tombe. Javier salut les musicos qui ont seuls toréé. Il ne voudra pas voir son deuxième, parado et brutal sans que nul ne songe à lui en vouloir et s’apprête pour le dernier, qui pousse au cheval puis y revient avec allant pour une deuxième pique. Déjà les lances de cape, lointains mais inspirés, laissaient présager quelque chose. Ca y est : le torero offre le combat de ce toro à Diego Carrasco et aux siens, qui n’attendent pas la fin de la première série pour jouer et chanter. Un air de guitare et des olés murmurés encouragent le torero, puis le perfusent d’envie.
Javier Condé n’est pas, contrairement à ce que l’on entend, un torero d’inspiration : il fait à peu près toujours la même chose, mais l’accomplit si rarement qu’on ne s’en lasse jamais. Il est difficile dans son toreo de faire la part du jeu spontané ou de l’imitation de soi. Et, au demeurant, peu importe que sa comédie soit sincère ou contrefaite car c’est dans les deux cas un torero de fulgurances. Un torero de gestes allurés, accomplis avec rage ou aussitôt retardés, de ruptures de rythme, de lignes syncopées, un torero de trois passes par série et d’attentes inquiètes, de soudainetés interrompues. Non pas d’engagement- oh, certes non !- mais d’exaltation. Un toreo exagéré, comme un parfum pur, dont il convient d’user avec parcimonie. A l’heure des standards tauromachiques, son toreo est du luxe.
Alors, il fallait voir ce jour ces naturelles du mépris données le bâton à la verticale et où il n’y a plus de tissu, puis cette main gauche, quand il torée de la droite, secouée de spasmes, drôlement tenue à la ceinture, entre le corps de l’homme et le toro qui passe, électrisée, devenue étrangère au maestro, qui frémit de ce qu’elle envisage de faire et se jette soudain sur le bâton de la muleta pour s’en emparer dans un changement de main où, d’une volte, la naturelle esquissée se transforme en une pase de las flores à l’envers. Cette mise en scène et cette exécution qui ne laissent jamais se poursuivre ce qui est esquissé pour y préférer les ruptures de l’inattendu est l’empreinte ce torero. Il y eut aussi, bien sûr, la figure désormais familière du danseur qui se précipite à petits pas vers le toro, de 15 mètres, puis suspend soudain sa progression pour citer l’adversaire, le tout ce jour dans l’embrasement de la musique flamenca. En fin de faena, rempli de soi, Javier Condé jettera brutalement muleta et épée à terre pour mimer un zapateo, les bras levés devant le toro, comme s’il jouait des castagnettes. On aime ou pas. J’adore !
Je ne me souviens de rien de l’épée, ni de la mort du toro, mais j’aurais encore longtemps cette vision d’un Javier Condé, en transe, courant au centre de l’arène comme un possédé, non pour saluer le public, mais levant soudain les bras au ciel, les secouant avec énergie, la tête en l’air, comme s’il implorait qu’un miracle s’accomplisse qui serait à la hauteur du sien, que le ciel s’ouvre comme Mer Rouge devant Moïse, qu’un signe complice lui soit donné par les cieux, ou -que sais-je- qu’il y soit aspiré en une assomption dernière. Mais il semble au final se résigner au silence des dieux et tend alors sa montera vers nous, comme à des témoins de seconde zone. Deux oreilles sont accordées en récompense, tant nous avions à cœur de ne pas lui gâcher la fête, pour cette petite faena à la manière grandiose.
Béziers, 13 août 2011- Curro Diaz, Sébastien Castella, José Maria Manzanarez/ Nunez del Cuvillo
Pas fameuse l’idée d’aller par route à Béziers un samedi 13 août ! Quatre heures pour parcourir 120 kms en écoutant Radio Trafic qui décrivait avec une précision cruelle ce que j’étais entrain de vivre, en méditant sur la vanité des choses.
Vu cinq toros et non six par conséquent, manquant un peu de volume, mais homogènes, aux jolies têtes, la plupart bravitos et de bon moral à la pique mais n’en supportant pas deux, avant de s’éteindre en cours de faena, à l’exception du sixième qui a donné beaucoup de jeu.
Curro Diaz ne parviendra pas à s’accorder avec son second à la charge un peu brutale auquel il donne trop d’air. Ce toreo à la recherche du joli geste ne pèse nullement sur l’adversaire. Plusieurs séries de naturelles, presque toutes accrochées, et quand Curro parvient à en dessiner une parfaite, le public, lassé, ne répond plus. Une belle épée, saluée comme il se doit.
Castella regular sur son premier, après un tercio de banderilles de belle exécution – ce péon en habit rose et au long nez, Ambiel je crois, est parfait, et le tercio sur le cinq sera meilleur encore-, enchantera sur le suivant, avec ses passes du cambio citées de 30 mètres dans une première série où il lie un changement de main au pecho, de toute beauté. Un tel début en fanfare – c’est le cas de le dire tant la musique dans cette arène est médiocre, jamais adaptée à la faena, trop forte, et avec des couacs- nous occupera suffisamment l’esprit pour différer l’instant où chacun s’aperçut que le toro n’avait plus rien à offrir, de sorte que la porfia finale était parfaitement adaptée à la chose inerte qui demeurait en piste. Le geste à l’épée, superbe, foudroie le toro. Deux oreilles généreuses.
Manzanares est de plus en plus papier glacé ; c’est désormais sa marque. De jolis gestes, parfois de très jolis, une singulière élégance en piste, un poignet et une ceinture hors du commun, un régal des yeux certes…. mais d’où vient alors que rien ne nous soulève. Son début de faena sur le dernier, le meilleur de la course, est proprement somptueux. Des doblones un genou en terre avec changement de main et redondo complet, le tout très toréé, puis deux séries courtes de trois derechazos liés au pecho, cités de loin, puis templés au-delà de toute mesure et … pschitt ! Le toro passe moins bien à gauche, Jose Maria n’insiste guère, revient à droite mais se fait alors accrocher le tissu à deux ou trois reprises. Certes le toro commence-t-il à se réserver mais il a bon moral et accourt encore avec noblesse, répondant aux cites puis mettant la tête, il est vrai en s’en servant un peu. Mais Manzanares se suffit des belles images de son brillant début de faena et tue, il est vrai, avec vaillance. Deux oreilles pour cette faena gravement a menos et un torero en dessous de son toro…
Un pittoresque incident avant le début de faena sur son premier dévoile l’imaginaire du torero. Le toro le charge impromptu alors qu’il alourdissait sa muleta d’un peu d’eau. Ne se laissant nullement déborder, Jose Maria torée la bouteille d’eau à la main, et de belle manière, par trinchera et passe par le bas puis, s’étant ainsi libéré de la charge de son adversaire, reprend son ouvrage là où il avait été interrompu, versant crânement l’eau qui restait dans la bouteille sur la muleta déployée à ses pieds, avant de venir au centre de la piste offrir enfin la mort de ce toro au public. Petite faena devant toro de peu d’intérêt, et belle obstination al recibir ( deux tentatives appuyées, le toro ne bronche pas ; à la troisième, l’épée lui transperce le flanc).
Voilà pour cette corrida de peu. Mais Béziers était une fête. Une foule jeune, joyeuse, entraînante – nombreuse comme je n’avais jamais vu ici- en une aimable bacchanale. Foulard rouge autour du cou ou en bandana, comme dans le Sud Ouest, cuisse luisante débordant le short, quelquefois d’épaisses chaussettes de rugbymen couvrent le mollet, et par 36° C l’insolite de la tenue a un rien d’érotique. On marche en bande, un broc de sangria à la main, on gigote torse nu devant les bars à musique, et avec ça, riant, jouant, s’enlaçant, s’embrassant, se dispersant, se retrouvant avec une folle gaité de Costa Brava. Ca boit et même beaucoup, ça crie, ça piaille, ça rit à gorge déployée, ça danse à la moindre occasion, mais ça ne se querelle pas et se bagarre moins encore. C’est grisant d’énergie et de bonheur ; ici, le lien social est un puissant cordage.
A notre âge, bien sûr, ça fatigue un peu. Une dînette dans la salle aux dimensions soviétiques de la colonie espagnole de Béziers, drapeaux républicain espagnol et bleu, blanc, rouge de part et d’autre de la scène, et des centaines de familles entretenant la flamme de tant d’années de douleurs et de sacrifices, puis un pur miracle du ciel dans le cloître de la cathédrale : un feu follet de baile flamenco, par une nuit de pleine lune, le ciel déchiré de nuages. Olga Llorente est mince, presque sèche ; son geste est précis et ses figures ont la beauté des estampes ; elle est toute de densité et d’énergie contenue, se tient bien droit, le menton un peu haut, soulève les volants de sa robe d’une geste gracieux, les bras toujours près du corps, et s’embrase soudain dans un irrésistible ébranlement de colère, de révolte et de grâce. Oui, ce soir dans le cloître de la cathédrale, Esmeralda était tombée du ciel.