Il faut se méfier des bonnes idées. On se réjouissait, bien sûr, de ce cartel de deux jeunes toreros français, donnant à chacun l’immense chance de se confronter à trois adversaires un lundi de Pâques en pleine féria d’Arles, la première grande feria de la saison. Et nous n’avons pas été déçus quand on les vit tous deux si dissemblables sortir du patio des cuadrillas : Andy, surgissant au soleil comme un jeune fauve échappé de sa cage, se campant ferme comme l’acier sur ses deux jambes, les épaules rejetées en arrière, défiant l’arène et les minutes à suivre, coquet dans son joli costume blanc, arrogant, vorace et irrésistible ; Thomas tardant de très longues secondes à se défaire de l’ombre des arches romaines, et le faisant à petit pas, la tête dans les épaules, le bras battant lentement la mesure, se fixant non pas sur la même ligne que son compagnon de cartel mais deux pas plus loin, pensif, théâtral et un peu irréel. Le paseo soulignera davantage encore le contraste, chacun à son pas et à son allure, Andy Younes saluant déjà la présidence quand Thomas Joubert se trouvait encore 10 pas derrière. (suite…)