Arles, 17 avril 2022, Juli, Daniel Luque- Alcurrucen, Carmen Lorenzo, Victoriano del Rio
par jboyer | Avr 20, 2022 | Corrida 2022Les cinq premiers toros furent une longue épreuve. Un interminable tunnel où l’on se demandait un peu ce que l’on fichait ici. Interrogation philosophique dont il faut toujours se méfier, où que l’on se touve.
Il y eut bien des étincelles de Daniel Luque sur le deuxième Alcurrucen, pas si mal présenté. A la cape d’entame d’abord, avec cette manière d’avoir le tissu suspendu aux doigts, si doux, si gracile, si vaporeux, si peu tenu, si consolant – le vrai geste de Sainte Véronique, d’où la passe tire son nom, vers le visage du Christ-, puis à la mise en suerte face au cheval par chicuelinas marchées, la main très basse, la percale dans les mollets, avant une faena de belle allure, de main droite plus que de main gauche, depuis les passes d’entame, le corps bien droit, les pieds joints où le torero presque sans broncher se joue de son adversaire ; de l’allure, de la douceur, et un changement de main par devant, inoui de sûreté et d’aguante, où le torero bien dans le sitio inverse le sens de la charge du toro, qui passe en allers retours, soudain obéissant aux très autoritaires commandements de la muleta. Pinchazo, suivi d’une très belle épée mais à effet lent et un peu pénible, même pour les plus aguerris (une oreille)